raq_2023-03-04 Queyras
QUEYRAS – 4 au 12 mars 2023
Samedi :
Arrivée vers 13h au gîte des Arolles et pique-nique au soleil devant le gîte.
Visite de St Véran, qui n’a pas volé sa réputation de plus beau village de France.
Nous retrouvons Charlotte dans le village, qui nous a rejoint depuis Arles.
Dimanche :
11,4 km et 600m de dénivelé – 7h de marche avec les pauses. Une bonne mise en jambes.
Départ du hameau de la Rua – pont des Achins –
Après le pont, nous attaquons rapidement par une raide montée dans un pré tout d’abord, puis dans les bois avec le passage d’une petite barre rocheuse.
Nous rejoignons ensuite le sentier d’été, qui nous mène tranquillement jusqu’au Col des Prés de Fromage à 2146 m.
Nous atteignons le sommet Bucher – 2254 m. Le vent nous force à descendre un peu pour nous abriter pour le pique-nique, à l’abri de quelques mélèzes.
Nous nous remettons en route et descendons par la piste. Nous coupons plusieurs virages : descente raide dans la poudreuse en direction du clôt Rabières, traversée d’un bois jusqu’au clôt de Charmanière et traversée d’une grande aire de pique-nique.
Nous parcourons ensuite le bois de Gambarel, par un sentier plus ou moins horizontal, qui nous permet de rejoindre le GR de Pays du Tour de la Dent de Ratier.
Nous prenons à droite et suivons le GRP pour retrouver le gîte.
2ème soirée au gîte des Arolles.
Honorine, qui a chuté dans l’après-midi, souffre d’une épaule.
Lundi :
11,8 km – 960 m de dénivelé
Grand beau temps.
Nous faisons nos adieux au sympathique jeune couple qui tient le gîte des Arolles, après avoir rempli nos boîtes à pique-nique de leur salade du jour.
Notre groupe s’est réduit d’une personne car l’épaule d’Honorine ne s’est pas arrangée pendant la nuit, et la douleur lui dicte d’arrêter là son périple.
Patrick l’emmène en voiture à Montdauphin, et nous rejoint plus vite qu’il ne faut pour le dire avec ses raquettes de sept lieues.
Départ de St Véran par un long et large chemin, en direction du refuge de la Blanche. La neige est bien tassée, on fixe les raquettes sur nos sacs.
Arrêt devant une chapelle dédiée à St Antoine. La mère de Marie-Noëlle l’invoquait pour retrouver ses affaires, avec nous il a du boulot.
Nous montons jusqu’à la Chapelle de Clausis, puis continuons en direction du refuge. Neige profonde, ce qui vaut à Charlotte et Victor de s’enfoncer jusqu’aux fesses, façon sables mouvants.
Pique-nique en plein soleil le long du mur du refuge, puis nous montons en direction du col du Blanchet. A l’exception de Charlotte qui préfère lézarder au refuge, et écouter les potins des groupes qui se croisent sur la terrasse.
Sous le col, nous débouchons sur un grand cirque occupé par 5 ou 6 kite-surfistes, qui nous offrent un superbe spectacle.
Satisfaction d’approcher du sommet, la pente devient plus pentue, les virages se resserrent, le vent pique une colère, nous pénétrons sur son territoire, dans sa chasse gardée.
Nous arriverons au point haut de la crête du Blanchet (2959 m), 80 m au dessus du col Blanchet, dans un panorama digne d’une vue d’avion.
Redescente tout droit dans une bonne couche de neige fraîche, on s’enfonce jusqu’aux cuisses, on se laisse glisser, le sang revient peu à peu dans les doigts.
Nous atteignons le refuge de la Blanche vers 17h.
Mardi :
14 km – 1000 m de dénivelé
Tour de la tête des Toillies.
Janine préfère ménager son genou qui l’a rappelé à l’ordre pendant la nuit, et reste au refuge.
On commence par une bonne grimpette jusqu’au col de la Noire, où se dévoile la vallée de la Haute Ubaye.
Nous descendons tranquillement dans la vallée en plein soleil. Panorama grandiose, visibilité parfaite, l’épaisse couche de neige et le soleil radieux rendent notre progression très plaisante.
Tout est si parfait que la montagne a décidé de nous faire un cadeau : abracadabra ! Et voilà qu’un lièvre variable, Blanchon de son petit nom, apparaît entre les jambes de Patrick, et nous offre une gracieuse parade le long de l’arête juste en face de nous : blanc sur fond blanc !
Pas besoin de photo, c’est la magie du moment !
Redescente dans le fond du vallon avant de remonter vers le col de Longet : 2650 m. Le Viso face à nous.
Court passage en Italie.
Nous débouchons sur un panorama très diversifié : à gauche, le cimetière des éléphants alpins, hypothèse émise par Tristan, que l’on retient. La trace débouche sur une barre rocheuse infranchissable. Nous faisons demi-tour jusqu’à un bivouac italien très bienvenu à cause du vent qui a forci, pour pique-niquer à l’abri de ce vent glacial. Nous nous entassons à 17 dans ce petit local de 8 places, 3 jeunes skieurs de rando, qui traversent les Alpes, se serrent pour nous accueillir.
Nous franchissons la barre rocheuse en passant par un étroit couloir, droit sur le lac bleu, que nous effleurons.
Retour via le col de la Blanche, le vent est fort et bien installé, de quoi vous geler les doigts. Le temps s’est gâté et on est passés d’un ciel bleu foncé au blanc.
Longue descente en 2 groupes qui nous fait arriver au refuge vers 18h, les gardiens et Janine commençaient juste à se faire du souci.
Mercredi :
5,8 km, 600 m de dénivelé.
Quelques flocons matinaux sur la terrasse du refuge de la Blanche, très inoffensifs.
En revanche la journée fut placée sous le signe du vent, qui ne nous a pas quitté, avec des rafales à plus de 50 km/h.
La colonne s’ébranle, Josiane notre guide en tête, un peu avant 9h.
Nous grimpons directement vers le col de St Véran, 2844 m. Frontière italienne, quelques rochers pour nous abriter afin d’admirer le point de vue avec la vallée de Chianale.
Malgré le vent fort, nous continuons notre progression en direction du pic de Caramantran, 3024 m, le point culminant de notre semaine.
Redescente en direction du col de Chamoussière. Ciel plutôt dégagé, avec des impressions de dune et lumière variée au gré des passages de nuages. L’apparition du jour : le vol d’un gypaète barbu, reconnaissable à son plumage jaune orangé.
Le vent forcit, le temps vire au blanc, au moment où nous débouchons sur un passage délicat juste au dessus du col.
Marie-Noëlle fait l’expérience de la cécité, Catherine court au secours de Geneviève transformée en statue de glace, et Victor engueule Anne-Marie : « Déplie tes genoux ! Plante les talons ! ».
… pendant que Patrick trace la route, impassible, bien à l’avant du groupe. Nous atteignons enfin tous, sains et saufs, le col de Chamoussière.
Vue sur le Mont Viso (dans les nuages) sur notre droite et le Pain de Sucre en face. Et au fond du vallon le refuge d’Agnel.
On entame la redescente, en s’espaçant au début, sur une traversée à l’horizontale. Puis nous progressons face à la pente, dans une épaisse couche de neige poudreuse.
Nous effectuons une petite boucle presque à niveau, toujours dans la poudreuse, pour accéder le plus facilement possible au refuge. Arrivée vers 14h30.
Pique-nique au refuge Agnel, un peu de réseau nous permet d’avoir des nouvelles d’Honorine, avec une pensée émue pour elle : fracture non déplacée du tubercule majeur. Au passage nous apprenons que le tubercule ne se trouve pas seulement dans nos assiettes …
Soirée très bruyante, beaucoup de monde au refuge.
Jeudi :
12 km, 200 m en montée et 900 m en descente.
Partis de 2580 m – col Agnel à 2744 m – arrivée à Chianale à 1800 m.
Une bonne petite couche de neige quand nous récupérons nos raquettes le matin, le Mont Viso s’est repoudré de blanc pendant la nuit.
Montée tranquille jusqu’au col Agnel, les jeunes skieurs de fond du lycée d’Embrun nous font une démonstration d’un ski d’attaque !
Arrivée au col avec un vent violent, on se met à l’abri côté italien, mais ça ne nous dissuade pas de prendre la photo de groupe.
Vue panoramique sur toute la chaîne du Mercantour, et le mont Viso sur la gauche.
Nous entamons la descente par la route dans une bonne couche de neige poudreuse. Nous longeons des pentes raides très enneigées, où quelques coulées sont déjà visibles : on s’espace !
Puis un passage délicat dans la pente amène Victor et Patrick à jouer les cantonniers.
Descente agréable jusqu’au hameau des granges del Bersagliere. Pique-nique à l’abri d’un beau chalet en pierres couvert de lauzes.
La descente se poursuit jusqu’à la surprise du jour : cette fois-ci, c’est un groupe de bouquetins qui agrémente la vue sur le village de Chianale.
La descente sur le village italien se fait dans une neige transformée.
Arrivée vers 15h, ce qui nous laisse le temps de visiter le village après nous être installés à l’auberge, accueillis par une Cristina très attentionnée.
Ce soir, nous fêtons l’anniversaire de Patrick arrosé par un vin italien.
Vendredi :
7,5 km – 1100 m de dénivelé positif et 375 m de dénivelé négatif
Forte neige au lever ce matin, mais nous tenons notre horaire parce qu’il faut passer le col pour retourner au refuge de la Blanche.
Cristina nous demande de la tenir informée de notre arrivée.
Nous quittons le village sous la neige un peu avant 9h. Heureusement elle ne dure pas. Passage dans les bois et nous rejoignons le départ du sentier d’été à un petit pont.
Nous croisons le sentier menant au col Agnel. En levant la tête, un petit troupeau de chamois s’est donné rendez-vous pour nous dire bon courage pour la suite de la journée, et il va y en avoir besoin !!!
La neige a cessé mais le vent se lève.
Nous continuons notre ascension et on s’espace, compte tenu de l’épaisse couche de neige et des pentes au dessus de nous. Le mot d’ordre : rester à vue et à voix.
Jusqu’à ce que nous soyons tous arrêtés pendant que Patrick reconnaît le terrain dans une zone délicate : accumulation de neige sur un passage raide. La tempête est là , avec des pointes à 80 km/h ! La neige nous fouette. Victor rejoint la tête de colonne pour mesurer l’ampleur de la difficulté et s’engage à son tour, sous 13 paires d’yeux inquiets à l’idée de devoir sans doute lui emboîter le pas …
L’appel tant redouté retentit : à nous de jouer, au secours, misère …
Les rafales permanentes balayent aussitôt les traces faites par ceux de devant. Chacun son style pour avancer coûte que coûte dans l’adversité : on rampe, on s’agrippe, on met les mains … Chacun prend sur soi, poussé par l’instinct de survie !!!
On s’attend régulièrement, dans le blizzard furieux. On pense être tirés d’affaires après cette première zone difficile, mais nous sommes encore loin du compte. Une nouvelle montée raide, dans la neige fraîche et droit dans la pente, nous attend, une montée qui n’en finit plus.
Un deuxième pallier nous permet de souffler le temps du regroupement, version manchots chanteurs pour nous encourager et préserver un peu de chaleur.
S’ensuit enfin une zone un peu plus calme avant d’atteindre le col, dans un panorama grandiose, avec un ciel qui revient au bleu.
Nous atteignons le col de Saint Véran (2848 m) à 15h10, toujours sous la tempête !
Retour un peu avant 16h au refuge, dont les toits nous attirent comme un aimant.
A 16h30, tout le monde à table avec le pique-nique préparé par Cristina. Bière et vin chaud coulent à flot pour requinquer la troupe.
Samedi :
8,7 km, 675 m de descente pour 180 m de montée
Départ à la cool aujourd’hui, nous descendons vers St Véran.
Nous prenons tranquillement la piste jusqu’à la chapelle de Clausis, où Victor, Josiane et Patrick se concertent pour la suite du parcours.
Le BERA consulté au gîte de la Blanche indique un risque 4, la montée prévue à l’Observatoire du Pic de Château-Renard est annulée, et nous prenons le chemin du Grand Canal, un peu au dessus de la piste. Les flocons commencent à être bien présents.
Patrick profite d’une pause pour aller enfouir son sac sous la neige, un peu au dessus de nous.
Quelques instants après le redémarrage du groupe, simulation d’une avalanche ! On s’organise : l’un appelle les secours, trois partent à la recherche de la victime avec leur DVA, suivis par les sondeurs, puis par les pelleteurs … Le sac de Patrick est retrouvé et extrait de la neige !
Après cet exercice, nous poursuivons jusqu’à un petit plateau. Nous redescendons en direction de la piste, à la recherche d’un endroit abrité pour le pique-nique : 3 mélèzes feront l’affaire, mais nous ne nous attarderons pas …
Nous retrouvons la piste au niveau de l’oratoire St Antoine et nous la suivons jusqu’à St Véran.
Agnès reprend tout de suite la route, pour une fin de week-end dans les Alpes de Haute-Provence.
Pour le reste du groupe, installation au gîte des Gabelous, en chambre de 2 ou en petit dortoir de 3.
Gîte très agréable, le feu dans la cheminée réchauffe la salle, et les bières, chocolats et vins chauds sont les bienvenus. Quelques parties animées de “Code Names” ont précédées et suivies le repas.
Dimanche :
Grasse matinée aujourd’hui : petit déjeuner à 8h !
Nous prenons la route tranquillement, avec arrêt à Ville-Vieille à la maison des Artisans du Queyras puis à la fromagerie pour certains.
Retour sur Arles ou Lyon, sous un beau soleil.